L’innovation que j’attends concernant les téléphones portables

Au fil des ans, les smartphones ont vu leurs écrans grandir de plus en plus. Et incidemment, ils sont devenus de plus en plus encombrants.
Je suis le premier à reconnaître qu’un écran plus grand est plus confortable à tous points de vue : on affiche plus de choses à la fois, les textes sont plus lisibles, le clavier virtuel est plus facile d’utilisation…

Je n’ai pas succombé à la tentation des phablettes (je veux pouvoir tenir et manipuler mon téléphone d’une seule main, et il doit tenir dans la poche de mon pantalon), et j’en suis arrivé actuellement à utiliser un OnePlus 5 dont l’écran offre une diagonale de 5,5 pouces.
C’est assez gigantesque si on compare avec mon premier smartphone Android, un HTC Hero dont l’écran faisait juste 3,2 pouces, ce qui semblait très grand à l’époque (en 2008).

HTC Hero

Si on regarde la progression des iPhone, on peut remarquer que le premier modèle avait un écran de 3,5 pouces, et que l’iPhone 8 existe aujourd’hui en modèles 4,7 et 5,5 pouces.

Sauf que je connais des gens qui trouvent que l’inflation galopante de la taille des smartphones n’est pas une chose positive, pour qui la qualité première d’un téléphone reste sa compacité (rappelez-vous, c’était un critère majeur au début des années 2000).

Pour l’anecdote, on peut se souvenir qu’en 2009, Palm avait sorti le Palm Pre, téléphone tournant sous le système maison webOS. Il s’agissait à l’époque d’un concurrent sérieux aux iPhone et aux téléphones Android. Deux ans plus tard, HP (qui avait racheté Palm) sorti le Veer en même temps que le Pre 3. Là où le Pre 3 avait un écran de 3,6 pouces, le Veer était beaucoup plus compact avec un écran de 2,6 pouces (il avait une taille de carte de crédit, et sa forme arrondie l’avait fait comparer à un petit galet lisse).

© tested.com

L’arrêt brutal des terminaux webOS par HP a empêché de savoir si le marché était prêt pour un terminal plus petit, mais il avait l’avantage de proposer une alternative qui ne soit pas un sous-produit.

Plus récemment, les fabricants de matériel électronique se sont engouffrés dans la voie des montres intelligentes (ou montres connectées, ou smartwatches, appelez-les comme vous voulez).

© boomspeaker.com

On comprend bien qu’ils cherchent à ouvrir de nouveaux marchés pour entretenir leur croissance, poussés par le ralentissement des courbes de ventes de leur catalogue (des ordinateurs, puis des ordinateurs portables, puis des tablettes, puis des téléphones). Résultat, on a pour le moment des appareils bancals dont le plus gros défaut est certainement l’autonomie.
(Sérieusement, une montre qu’il faut recharger tous les jours ? Quels que soient les services qu’elle propose, ce n’est pas viable. Par le passé, j’ai jeté une montre parce qu’elle bouffait sa pile en 3 mois, ça m’a gonflé)

Bref, vous devez sentir où je veux en venir. On a d’un côté des téléphones dont la technologie est très mature, mais qui deviennent de plus en plus imposants, au point de devenir inconfortables ; mais qui seraient quasiment inutilisables si on les ramenait à des dimensions plus compactes. De l’autre côté, on a des montres dont l’ergonomie fonctionne correctement sur des écrans minuscules (à peine 1,5 pouce), dont la petitesse est compensée à grand renfort de commandes vocales ; mais dont le confort est limité par ces petits écrans et surtout une autonomie ridicule.

Il semblerait juste logique de voir apparaître des appareils hybrides, sortes de téléphones tournant sous Wear OS (le système d’exploitation de Google pour les montres connectées, qui s’appelait initialement Android Wear). On pourrait imaginer qu’ils auraient un écran de petite taille − disons entre 2,5 et 3,2 pouces − et seraient donc très compacts et légers. Ils auraient une ergonomie générale similaire à celle des smartwatches, et seraient donc plus simples à utiliser que les smartphones récents qui peuvent parfois être déroutants pour les gens qui ne sont pas férus de high-tech. Et les interactions qui sont trop complexes pour fonctionner correctement sur un écran aussi petit (comme saisir du texte, par exemple) se feraient via une interface vocale.

On pourrait objecter qu’un tel appareil pourrait ressembler au Microsoft Kin One, grand échec commercial qui n’aura vécu que quelques mois en 2010.

© Windows Central

Mais Microsoft avait cumulé les bourdes : système d’exploitation basé sur un Windows CE déjà obsolète, impossibilité d’ajouter des applications, importation de liste de contacts uniquement faisable par un expert en boutique, fonctionnalités centrées sur les réseaux sociaux mais délai de mise-à-jour de 15 minutes non configurable, aucun jeu, pas de calendrier, pas de messagerie instantanée, pas de correcteur orthographique…

Toutefois, le form factor du Kin One était intéressant, au même titre que celui du Veer, et je pense que ça pourrait valoir la peine de proposer un appareil innovant qui se démarque des téléphones portables actuels, en s’inspirant des montres intelligentes tout en s’affranchissant de leurs défauts et de leurs limites.

Qu’en pensez-vous ?