Les erreurs à ne pas faire en entretien

Je vais réagir un peu à chaud, suite à quelques entretiens catastrophiques que j’ai fait passer dernièrement. Je vous ai déjà parlé des entretiens d’embauche, mais là je vais être très directif, presque lapidaire.

Soyez ponctuel

L’entretien d’embauche, c’est LE moment où il faut séduire le recruteur. Si vous êtes en retard le jour où vous devriez être au top, à quoi s’attendre au bout du quatrième mois de boulot sur un projet difficile ? Vous arriverez tous les jours après 11 heures du matin ?

Prenez soin de noter les coordonnées téléphoniques que vous pourrez appeler en cas de problème.

Apportez plusieurs copies de votre C.V.

Si vous arrivez les mains dans les poches, qu’est-ce que ça peut donner comme indice quant à votre envie de décrocher le poste ?

Par pitié, au moment où on vous demande « Vous avez une copie de votre C.V. ? », ne répondez surtout pas « Il est disponible sur Internet, vous pouvez l’imprimer » ! Cela revient à dire que c’est au recruteur de prendre le temps que vous n’avez pas voulu prendre vous-même.

Le plus « amusant », c’est que bien souvent le gros problème n’est pas pour le recruteur, mais pour le pauvre candidat qui se retrouve à tenter de présenter son parcours sans le support de son curriculum.

Connaissez-vous vous-même

En tant que candidat, vous devez fournir à votre interlocuteur des raisons de vouloir vous embaucher. Pour cela, vous allez lui parler de vos études et des entreprises où vous avez travaillé, mais ça ne l’intéressera pas. Ce qu’il veut, c’est que vous lui expliquiez en détail ce que vous savez faire, ce que vous avez fait, et ce que vous avez envie de faire.

Détaillez le travail que vous avez réalisé durant vos précédentes expériences professionnelles et/ou vos projets d’étude. Expliquez les problèmes que vous avez rencontrés, les solutions que vous avez appliquées, ce que vous avez appris. Dites si vous avez travaillé tout seul ou au sein d’une équipe, et alors expliquez votre rôle.

Il y a 2 situations qui sont difficilement supportables :

Partir ou rester ?

Il arrive forcément un moment dans une carrière où on ressent l’envie de quitter son emploi. Cela peut avoir de multiples raisons : Le travail n’est pas très intéressant, le poste n’offre pas de perspectives d’évolution, on ne s’entend pas bien avec certains collègues, le salaire n’évolue pas comme on le souhaite… Toutes ces raisons sont bonnes, à partir du moment où elles sont légitimes.

Ça gratouille

Quand on commence à se sentir mal quelque part, c’est bien souvent qu’une petite gêne invisible a eu le temps de grossir jusqu’à devenir vraiment désagréable. C’est un peu comme lorsque l’étiquette de votre t-shirt vous pique dans le cou : au début on n’y fait pas attention, mais plus la journée avance plus on ne pense qu’à ça ; on commence à se gratter et à la fin on est obnubilé par l’idée d’enlever ce p$%*@ de t-shirt.
C’est certain, il est inutile de garder sur soi un t-shirt qui vous gratte. Mais plutôt que de l’arracher et d’en faire des lambeaux, il vaudrait mieux découper proprement cette agaçante étiquette, non ?

Alors quand vous sentez un certain mal-être professionnel s’immiscer en vous, prenez le temps de vous demander quelles sont les raisons à cela. Très souvent, le simple fait de se poser la question vous ouvrira les yeux sur les réponses à y apporter. Dans la plupart des cas, les soucis que vous ressentez sont partagés par d’autres personnes ; commencez par en parler avec elles, étudiez à plusieurs les solutions que vous pouvez mettre en place.

Si vous ne trouvez pas de solutions par vous-même, n’hésitez pas à requérir une discussion en tête-à-tête avec votre supérieur hiérarchique ou le responsable des ressources humaines. Ce n’est peut-être pas évident pour vous, mais la plupart des dirigeants désirent sincèrement que leurs employés se sentent bien au travail. Faites-leur comprendre votre désarroi ; s’ils ont un tant soit peu d’empathie, ils se mettront à votre place, tenteront de vous comprendre, et chercherons avec vous les résolutions qui pourraient ramener les choses à un état plus satisfaisant.

Dans certains cas, ce type d’entrevue doit être privilégié. Si vous n’êtes pas content de votre salaire, évitez d’en parler avec tous vos collaborateurs ; cela vous nuirait plus qu’autre chose.

Ça chatouille

Peut-être avez-vous envie de changer d’air, non pas parce que vous n’êtes pas heureux là où vous êtes, mais parce que l’envie de voir autre chose – ou de créer votre propre affaire – se fait pressante.

La bonne nouvelle, c’est qu’il s’agit là de bien meilleures raisons. Il est plus agréable, mais aussi plus « noble » du point de vue de vos supérieurs, d’être chatouillé par l’ambition que d’être gratouillé par un mal-être.
Là aussi, prenez le temps de vous poser quelques questions. Pour commencer, êtes-vous bien certain que cette envie n’a pas pour origine un petit gratouillage caché ? Si c’est le cas, relisez les paragraphes précédents. Ensuite, commencez par regarder autour de vous. Il est plus constructif de trouver de nouveaux défis sans pour autant tout envoyer valser.

Livre : Managing Humans

Je vais vous parler un peu d’un très bon livre, nommé Managing Humans, écrit par Michael Lopp et publié par Apress en 2007. Depuis 2002, il tient sous le pseudonyme de Rands le blog Rands in repose, dans lequel il parle de ses expériences en tant que manager d’équipes techniques. Et il en a des choses à dire, le bougre, après avoir travaillé pour Symantec et Netscape, entre autres.

Managing Humans - couverture

Le sous-titre du livre est assez explicite : « Biting and humorous tales of a software engineering manager ». Le livre est truffé d’anecdotes amusantes, de mises en situation réelles ou imaginaires, qui en font un ouvrage à part dans l’univers très fourni des livres dédiés à la gestion de projet et au management.
Personnellement, j’ai une affection particulière pour ce livre. Je l’ai acheté à sa sortie en 2007, alors que j’étais en train de créer mon entreprise. Je n’y ai pas trouvé de recette miracle, mais plein d’exemples de choses à faire ou ne pas faire ; je pense avoir évité plusieurs pièges dans la création de mon équipe grâce à ce livre.

Ne pas être un con

Le premier chapitre du livre se nomme « Don’t be a prick ». L’ensemble des 209 pages pourrait être résumé dans cette simple phrase. Ça paraît débile tellement c’est simple. Mais au cours de ma carrière, j’ai franchement rencontré tellement de personnes qui agissaient comme des gros cons, que ça mérite d’être souligné. Que ce soit par bêtise, inexpérience, indélicatesse, fainéantise, vanité ou parce qu’ils n’avaient rien à faire à ce poste, il est sidérant de voir combien de dirigeants sont inaptes à gérer les hommes et les femmes qui composent leurs équipes.

Le carquois du management

Rands utilise une métaphore assez intéressante. Il dit que nos compétences en management sont comme des flèches dans un carquois. Quand on rencontre un problème, on peut prendre la flèche appropriée, prendre un peu de recul, viser et tirer. C’est le titre qu’il a donné à la première partie du livre.

Une start-up ou une multinationale ?

Voilà une question que l’on me pose souvent : Vaut-il mieux rejoindre une petite entreprise ou un grand groupe ?

Le choix n’est pas évident de prime abord. Les deux ont des avantages et des inconvénients. Pour simplifier :

  • Petite entreprise
    • Vous participez pleinement à un projet. Vous êtes en contact direct avec les créateurs de l’entreprise. C’est motivant.
    • Vous n’êtes pas un simple numéro, des choses importantes dépendent de vous. On vous confie rapidement des responsabilités.
    • Votre progression professionnelle se fait au rythme de l’évolution de l’entreprise. Si l’entreprise fonctionne bien et grossit vite, vous progressez de même.
    • Vous avez du poids sur l’organisation et les méthodes. Si vous n’êtes pas content de l’organisation, vous pouvez en proposer une autre ; dans le pire des cas, on vous écoutera de toute manière ; dans le meilleur des cas, vos propositions seront utilisées.