Les connaissances informatiques de base

Au fil du temps, j’ai pu observer des lacunes techniques chez beaucoup d’informaticiens. On ne peut évidemment pas tout savoir ; l’informatique est un domaine très large, qui couvre des choses très variées. Mais il y a un certain nombre de connaissances basiques que vous devez absolument maîtriser si vous êtes informaticien.

Valeurs binaires standard

Il me semble absolument nécessaire de connaître de tête les plus importantes valeurs binaires.

Un octet, c’est stocké sur combien de bits ? Et un entier standard ?
Combien peut-on stocker de valeurs différentes en 8 bits ? Et en 16, 24, ou 32 ?

Réponses :

  • Un octet est stocké sur 8 bits. Un entier standard est stocké sur 32 bits. Un «short» est classiquement stocké sur 16 bits, un «long» sur 64 bits.
  • En 8 bits (sur un octet, donc), on a 256 valeurs différentes. En non-signé, cela va donc de zéro jusqu’à 255. En signé, cela va de -128 à +127.
  • En 16 bits (sur 2 octets), on a 65 536 valeurs. De zéro à 65 535 en non-signé ; de -32 768 à +32 767 en signé.
  • En 24 bits (3 octets), on a 16 777 216 valeurs possibles.
  • En 32 bits (4 octets), on a 4 294 967 296 valeurs possibles.
  • En 64 bits (8 octets), on a 18 446 744 073 709 551 616 valeurs.

C’est pas bien compliqué à mémoriser. Gardez juste à l’esprit les ordres de grandeur :

  • 1 octet => 256
  • 2 octets => 65 milles
  • 3 octets => 16 millions
  • 4 octets => 4 milliards
  • 8 octets => beaucoup (je considère que 18 trillions, ça fait trop grand pour être compté).

Mais pourquoi est-ce si important à savoir ? Après tout, on peut recalculer facilement tout ça. Oui, mais pour un informaticien, recalculer ça reviendrait au même qu’un géomètre qui se demande tous les jours combien il y a de centimètres dans un mètre…

Concrètement, ces valeurs ne servent pas forcément tous les jours, mais il faut être capable de les utiliser à bon escient. Si vous faites du développement embarqué, vous aurez sûrement besoin de calculer au plus juste l’utilisation de la mémoire ; et en codant en C, vous devrez choisir le type de vos variables en connaissance de cause. Mais ce n’est pas le seul cas où c’est utile.

Si vous êtes un développeur Web ou un DBA vous aurez à créer des tables dans votre base de données. Pour cela, vous devez connaître les types de données que vous pouvez utiliser. Si on prend l’exemple de MySQL, les nombres entiers peuvent être stockés dans des champs de type TINYINT, SMALLINT, MEDIUMINT, INT et BIGINT. Chacun pouvant être signé (par défaut) ou non-signé (en ajoutant UNSIGNED au type).
Alors pour stocker la taille d’un être humain, en centimètres, un TINYINT UNSIGNED sera sûrement suffisant. Hum… sauf si vous devez gérer les 4 hommes les plus grands du monde qui dépassaient les 255 centimètres. Certains choisissent alors la facilité et stockent tous leurs entiers en utilisant des INT. Mais pourquoi prendre 4 octets, là où la moitié suffirait ?

De la même manière, quel est le type le plus adapté à une clé primaire ? Sur 16 bits, ce serait un peu court ; c’est assez fréquent d’avoir des tables qui contiennent bien plus de 65 milles lignes.
Un petit truc pour y arriver, c’est de réfléchir en terme de rapidité de remplissage de la table : Si vous avez en moyenne une nouvelle ligne par seconde, une clé primaire stockée sur 3 octets (un MEDIUMINT UNSIGNED) se remplira en à peine plus de 6 mois. Si par contre vous passez sur 4 octets (INT UNSIGNED), vous pouvez tenir ce rythme pendant 136 ans. Est-ce vraiment utile de passer sur un BIGINT ?

Langage de script

Quel que soit votre domaine, quelle que soit votre plate-forme, quelles que soient les technologies que vous utilisez, vous ne pouvez pas faire votre travail efficacement si vous ne connaissez aucun langage de script. Évidemment, on peut toujours s’en tirer en mettant au point des «méthodes de contournement». Mais quelle perte de temps ! Cela revient à passer le baccalauréat scientifique avec une calculatrice « 4 opérations » ; c’est possible, mais c’est se mettre soi-même des bâtons dans les roues.