Guy Kawasaki et Steve Jobs

J’ai déjà parlé de Guy Kawasaki sur ce blog. Et je n’ai pas besoin de vous présenter Steve Jobs.

J’ai lu récemment un article sur le blog de Guy Kawasaki, dans lequel il parle de ce qu’il a appris de Steve Jobs. Je ne vais pas traduire l’article, ni en faire une explication de texte, mais juste relever deux points très intéressants.

Les experts ne servent à rien

Experts—journalists, analysts, consultants, bankers, and gurus can’t “do” so they “advise.” They can tell you what is wrong with your product, but they cannot make a great one. They can tell you how to sell something, but they cannot sell it themselves. They can tell you how to create great teams, but they only manage a secretary.

Dans un genre un peu différent, ça me fait penser à un film avec Tom Cruise (je ne sais plus si c’est Risky Business ou Cocktail). Le héro suit des cours d’économie ; quand son professeur lui donne une mauvaise note, il lui rétorque que s’il avait fait fortune en commercialisant un produit à succès, il ne serait pas en train d’enseigner comment commercialiser un produit à succès.

Quand on crée quelque chose, on doit le ressentir au fond de soi ; quand ça vient des tripes, on peut aller loin. Mais il ne faut pas écouter les donneurs de bons conseils, les faites-ce-que-je-dis-mais-ne-faites-pas-ce-que-je-fais.
Ceux qui savent sont rarement ceux qui font. Ceux qui font, eux, savent qu’ils ne connaissent pas grand chose, qu’ils entrent dans une zone risquée et pleine de doutes. Mais c’est souvent le doute qui permet de se poser les bonnes questions, de tout remettre en cause quand il le faut.
Je me méfie de ceux qui ont de grandes certitudes et qui peuvent asséner de grandes vérités.

Les clients ne savent pas de quoi ils ont besoin

If you ask customers what they want, they will tell you, “Better, faster, and cheaper”—that is, better sameness, not revolutionary change.

Rien de vraiment nouveau, cela a déjà été dit et redit… mais c’est toujours bien de le rappeler.
Les produits révolutionnaires, ceux qui changent les habitudes, sont quasiment impossibles à deviner. On ne peut pas déceler en eux leur succès futur, car on juge en fonction des critères actuels, pas en fonction du marché de demain ; c’est encore plus flagrant pour les produits qui créent leur propre marché.

Avant de regarder de haut les inventions farfelues qu’on voit passer, il faut se souvenir qu’il peut s’agir de loufoqueries aussi bien que des prochains succès commerciaux.

Le mot de la fin

Celle-là, je me permets de la sortir un peu de son contexte :

(…) the starting point of changing the world is changing a few minds. This is the greatest lesson of all that I learned from Steve.

Même s’il faut viser la perfection, il ne faut pas attendre de l’avoir atteint pour montrer son produit. Les choses se font petit à petit, une à la fois. Il ne faut jamais oublier qu’avant d’avoir cent mille clients, il faut commencer par en avoir un.

2 commentaires pour “Guy Kawasaki et Steve Jobs

  1. Je pondère un peu :
    – un expert peut très bien être un « doer » qui après plusieurs années se reconvertit dans la consultation pour avoir une certaine stabilité (pour raison familiale par exemple).

    – « Les clients ne savent pas ce dont ils ont besoin » : j’ai tendance à me méfier des gens qui pensent savoir ce dont j’ai besoin mieux que moi en affichant un grand sourire avec de belles dents blanches… Que ça ne serve pas de prétexte à des gens peu scrupuleux ou à des illuminés pour utiliser des techniques d’influence douteuses pour refourguer leur camelote parce qu’ils se prennent pour le nouveau Steve Jobs.
    Aider le client à formaliser sa perception du produit pour voir le bon du mauvais : ok, vendre le produit en mettant en valeur sa valeur ajoutée : ok mais dans le respect des personnes.

    Le mot de la fin n’est que trop vrai et gagne à être rappeler, merci pour l’article 🙂

  2. un expert peut très bien être un « doer » qui après plusieurs années se reconvertit dans la consultation

    Oui, bien sûr. Guy Kawasaki en est d’ailleurs un cas d’espèce, mais on peut se poser la question de sa légitimité actuelle, dans la mesure où la plupart de ses exemples datent de l’époque où il travaillait chez Apple dans les années 80…

    Bref, le point est juste de dire qu’il ne faut jamais prendre pour argent comptant les conseils qui nous sont donnés. Chaque situation est différente ; ce qu’un consultant préconise avec force (parce que ça a marché pour lui plusieurs années auparavant) ne correspond pas forcément à ce qu’il vous faut maintenant.

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